Boucle à vélo de Saint-Paul-la-Coste en passant par Mandajors

25 kilomètres à réaliser à vélo entourés de conifères. Du sommet jusqu'à la vallée, de magnifiques paysages s'y dessinent. Passage par le Col d'Uglas et Mandajors.

ESCAPADESVÉLO

L'équipe sente

7/4/20229 min read

Introduction

Dernièrement, nous avons fait notre arrivée à Saint-Paul-la-Coste, petit village d’environ 300 habitants, placé dans le parc national des Cévennes à une altitude de 300 mètres. Ce petit village est rempli d’un patrimoine architectural et historique riche. En effet, vous le découvrirez à travers cet article, le paysage de Saint-Paul-la-Coste a subi diverses constructions et destructions par l’homme. C’est aujourd’hui un village magnifique parcouru par divers mas cévenols. Il était donc important pour nous de vous en parler dans cet article.

Certains d’entre vous se sont demandés pourquoi nous avions mis les pieds dans ce petit village et pourquoi nous y portons un intérêt fort. Nous allons l’expliquer plus précisément sur la plateforme dans un post dédié, ultérieurement. Cependant, nous pouvons déjà vous dire qu’il s’agit d’une raison à la fois professionnelle et personnelle. Nous avons fait le choix de nous lancer dans un service civique en milieu rural visant à aider les petits villages en participant à l’organisation et la réalisation de différents projets présentés par les divers acteurs de la commune. Pour nous, il s’agissait du meilleur moment pour se lancer dans cette aventure car nous recherchions quelque chose de nouveau.

Revenons à notre boucle. Vous débuterez votre parcours depuis Saint-Paul-la-Coste et passerez par le très joli hameau de Mandajors. Sur votre chemin, vous croiserez également de nombreux paysages aussi beaux les uns que les autres. Peut-être aurez-vous la chance de rencontrer ces nombreux lucarnes cerf-volant qui parcourent le territoire. Cette escapade à vélo est d’un niveau intermédiaire. En effet, sur ce parcours de 25 km, vous aurez environ 500 mètres de dénivelé positif, ce dénivelé est surtout rencontré au début et à la fin du parcours. Mais attention à vous, par moment des pentes raides atteignent 10 à 15%, alors préparez vos cuisses ou acceptez les quelques mètres à pieds ! De belles occasions de s'arrêter contempler ces merveilleuses vues.

I - Boucle depuis Saint-Paul-la-Coste en passant par le col d'Uglas et Mandajors

Cette balade s’est faite un peu à la dernière minute cette fois-ci, à 17h, Caroline me propose de partir tester son parcours en fin de journée pour profiter des meilleures lumières avant les prochains jours orageux. Évidemment, j’ai dit “oui”. Nous avons donc pris le temps de préparer nos affaires, de faire un petit repas pique-nique, de nous équiper, puis nous avons décollé de la place de la mairie, direction le col d’Uglas.

Les 7 premiers kilomètres vous demanderont le plus d’efforts selon nous, mais sachez qu’après cela, la descente fait du bien aux jambes 😊 Vous commencerez donc votre parcours sur la départementale. Rassurez-vous, elle est loin d'être fréquentée comme les petites routes alésiennes, c’est pour vous dire… Avec une altitude montant jusqu'à 644 mètres après le col d'Uglas, vous aurez la chance d’avoir plusieurs vues sur la vallée. En suivant les routes sinueuses, vous croiserez de nombreux mas cévenols, très bien conservés et entretenus, mais faites tout de même attention à garder les yeux sur la route car celle-ci est peu large et on pourrait vite faire des erreurs

Epousant le paysage grâce à sa construction en pierres, schiste ou granite, et recouvert de lauzes de schistes ou de tuiles canal aujourd'hui plus fréquemment, le mas cévenol demeure le souvenir principal de l'histoire cévenole. Il constitue le berceau de nombreux nids d'oiseaux et d'insectes dans ces pierres. Il était accompagné de terrasses façonnées par des murs de pierres sèches, appelées faïsses ou bancels, permettant la culture. L'entretien de ces dernières est aujourd'hui plus que fondamental pour la conservation de nos paysages cévenols et notamment, pour limiter l'érosion des sols.

Parlons un peu de son architecture. Son premier niveau au rez-de-chaussée était principalement destiné au bétail. Se suivent ensuite les étages supérieurs destinés aux habitants. Ce mas est parfois agrémenté de terrasses couvertes voutées, dits courradous, permettant la pénétration des rayons du soleil dans les pièces à vivre uniquement en hiver. Ces terrasses tempéraient ainsi la maison en fonction des saisons. Le four à pain était également souvent présent. Le mas se composait aussi d'une magnanerie, bâtiment indépendant ou dans les étages supérieurs du mas. On la reconnait par ses nombreuses petites ouvertures permettant l'aération et le chauffage destiné à l'élevage des vers à soie (magnans).

Sous sa fonction de séchoir en construction, la clède permettait quant à elle la conservation des châtaignes récoltées en automne. Tirant son origine du mot claie, elle est constituée généralement de deux niveaux, séparés par un plancher constitué de rondins de bois percés. Le premier permettait la réalisation d'un feu lent et régulier à partir de bogues de châtaignes, pendant 3 à 6 semaines. Les châtaignes déposées sur la claie au second niveau séchaient ainsi doucement, quotidiennement retournées. Les châtaignes pouvaient ainsi être conservés tout le reste de l'année, voire dégustées dans une bonne soupe de châtaignes, appelée bajana, plat traditionnel cévenol.

Hameau de Careneuve et ses terrasse appelées faïsses ou bancels

Au point culminant, la vue est magnifique, on découvre au loin les divers sommets, les forêts qui les recouvrent et le soleil vient faire briller les feuilles qui dansent avec le vent. Nous vous invitons à faire quelques arrêts pour profiter de ces endroits très sympathiques.

Une fois les premiers 7 kilomètres réalisés, vous entamerez une descente progressive jusqu’à Mandajors. Nous vous alertons sur deux éléments :
1 - La vitesse : les descentes sont toutes aussi abruptes que les montées, parfois atteignant les 12%. Nous vous conseillons de bien vérifier vos freins avant votre départ et de faire attention à ne pas prendre trop de vitesse dans la descente, vous pourriez vous faire surprendre comme cela va vite !

2 - Le gravier : Sur le parcours, nous avons compté deux sections successives de quelques centaines de mètres avec du gros gravier. Ce n’est pas bien grave, si vous êtes équipés, vous pouvez dégonfler légèrement vos pneus pour plus de confort et d’adhérence et les regonfler plus tard. Si vous possédez un vélo en carbone et précisément un vélo de route, nous vous conseillons de réaliser ces quelques mètres à côté de votre vélo pour éviter d’abîmer les pièces trop fragiles.

Après avoir atteint environ 13 kilomètres, nous nous sommes arrêtés proche d’un petit pont nommé le Pont de la Salandre, affluent du Galeizon. C’était le bon moment pour reprendre des forces. Antoine en a profité pour faire quelques photographies de la vallée, c’était très joli ! C’est aussi ici que nous avons croisé plusieurs Lucarnes cerf-volant.

Le Pont de la Salandre

Vue depuis le Pont de la Salandre

Le lucarnes cerf-volant, pour le mâle avec ses longues mandibules, et la Grande biche, pour la femelle, représentent les plus grands coléoptères d'Europe. Il raffole de la sève fraîche de chênes affectés par les champignons, ou du jus de fruit pourri. Contrairement au mâle volant à la verticale avec un son très fort, la femelle ne peut pas effectuer de grandes distances en rampant, les arbres morts ou mourants demeurent ainsi leur seul habitat. Ajouté à ces conditions particulières, la présence d'un climat à la fois relativement humide, ensoleillé et chaud leur est également nécessaire. Chaque partenaire du couple vit au dépend de l'autre. En effet, le lucarne cerf-volant n'est pas capable d'entailler l'écorce des arbres pour boire la sève et a donc nécessairement besoin de la femelle pour le faire. La reproduction n'est donc pas l'unique intérêt du mâle de trouver une partenaire. Après être restés à l'état larvaire entre 3 à 5 ans, c'est au cœur d'un cocon que le coléoptère se formera avant de sortir au printemps suivant. C'est ensuite dans les chaudes soirées d'été qu'il est possible de rencontrer ces lucarnes cerfs-volants dans les airs, à la recherche de femelles. Et le temps presse car le mâle ne vit que quelques semaines contrairement à la femelle pendant deux mois environ !

Vous savez tout maintenant.. Alors laissez les arbres morts vivre leur vie pour préserver ces petites bêtes !

La Grande Biche (gauche) et son Lucarne Cerf-volant (droite) (source)

Après notre pause, nous avons repris la route pour les quelques kilomètres restants. Cette fin de parcours demande encore un peu d’énergie mais allez-y à votre rythme, c’est justement le bon moment pour profiter de contempler la vue et surtout les lumières de fin de journée mettant en valeur ces belles montagnes.

Arrêt pique-nique près du Pont de Roubarbel

Pont de Roubarbel

II - Nos impressions et recommandations

Nous qualifierons cette escapade pour un niveau intermédiaire. En effet, quelques pentes raides viennent rendre le parcours plus difficile par endroit. Cependant, rien ne vous empêche de quitter le vélo et de marcher quelques mètres. Vous pourrez tout de même récupérer votre énergie dans les jolies descentes entourées de pins et autres conifères. Nous vous recommandons de partir au moins pour une demi-journée afin de profiter un maximum de chaque points clefs offrant de belles vues soit sur la vallée soit sur les sommets. Pour les familles, il est tout à fait possible de réaliser ce parcours, en revanche prévoyez la journée avec vos petits. Pour limiter les contraintes, vous pouvez toujours partir avec un vélo électrique et votre parcours sera d’autant plus satisfaisant. Caroline en a fait l'expérience et le plaisir reste inchangé ! En ce sens, vous pouvez certainement louer un vélo électrique à Alès et vous rendre jusqu’à Saint-Paul-la-Coste à vélo pour réaliser le parcours. Prenez la journée entière ou même une nuit sur place pour un plaisir assuré !

Si vos vélos ne sont pas adaptés à la conduite sur piste, nous vous conseillons de passer à la marche sur les portions graveleuse. Sinon vous pouvez dégonfler légèrement vos pneus larges (type gravel/vtt) afin d’avoir un peu plus de confort sur la rocaille.

Pour conclure, cette escapade est probablement la plus agréable que nous avons faite à vélo, par sa quiétude grâce au peu de fréquentation des véhicules motorisés et des touristes. Les paysages sont riches en couleurs et en senteurs, en oiseaux, en insectes. Rien de mieux pour se sentir bien dans la nature.

III - Galerie de photos